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Le 29/09/2023

Ajouter une carte dans votre roman fantasy : 11 astuces pour ne pas vous louper (et captiver vos lecteurs)

Psst ! Hé !

Lâchez tout de suite ce crayon !

Arrêtez de dessiner ! Arrêtez de vous faire du mal !

Je sais, vous voulez une carte. Une carte pour matérialiser ce monde que vous avez imaginé.

Mais pour cette carte, vous hésitez. Vous avez les contours, la forme globale, les villes, les points importants, le décor (montagnes, forêts, etc). Pourtant, une fois cela fait, les problèmes ne sont pas encore derrière vous.

Bien sûr, vous pensez maintenant à intégrer cette carte à l’intérieur de votre futur livre.

“Comme Tolkien avec sa Terre du Milieu.”

Vous avez passé de nombreuses heures à créer votre carte pour votre roman fantasy. Des heures à dessiner des montagnes, à réfléchir à la manière de représenter vos forêts. Vous vouliez que votre carte soit parfaite, qu’elle soit à la hauteur de l’univers que vous aviez imaginé.

Pendant des semaines, vous avez peaufiné chaque détail, veillé à ce que chaque symbole ait un sens, à ce que chaque nom de lieu ait une histoire.

Et maintenant, vous vous demandez comment utiliser cette carte de manière pertinente en parallèle de votre histoire, de votre livre. Votre carte est-elle vraiment à la hauteur de vos attentes ? Est-ce qu’elle sera à la hauteur des attentes de vos lecteurs ?

Ne désespérez pas. Vous avez pris une décision importante en intégrant une carte à votre roman fantasy. Une carte bien conçue peut enrichir l’expérience de lecture, plonger davantage votre lectorat dans votre monde et lui permettre de suivre les aventures de vos personnages de manière plus immersive.

Mais il est vrai que la création d’une carte convaincante peut être un défi. Vous vous demandez peut-être comment l’orienter dans votre ouvrage, quelle taille elle devrait faire, où la placer dans votre livre, et comment vous assurer qu’elle s’intègre parfaitement à l’histoire que vous racontez.

Pas de panique, je vais vous montrer tout ça. 

Je vais partager avec vous 11 astuces simples et efficaces pour créer et intégrer avec succès une carte à votre roman fantasy. Vous allez découvrir que la création de cette carte peut être une expérience gratifiante et que votre travail acharné en vaudra la peine. 

Alors, êtes-vous prêt à faire de votre carte un atout inestimable pour votre monde imaginaire ?

Astuce n°1 : Le bon format

Le choix de la taille de votre carte est essentiel pour garantir une expérience de lecture fluide. Vous devez vous appuyer sur le format de votre livre. 

Si ce dernier est au format poche, votre carte sera en toute logique plus petite. Vous devrez donc en tenir compte lors de sa conception.

Il sera indispensable d’épurer votre carte des détails superflus qui pourraient la rendre illisible. Oubliez les représentations trop graphiques pour vos villes, contentez-vous de marqueurs simples (points de localisation). Réduisez les détails de vos reliefs au strict minimum. Mais conservez plutôt les noms de lieux importants afin de garder tout l’intérêt de la carte pour vos lecteurs.

À l’inverse, dans un livre grand format, vous bénéficierez d’une plus grande latitude et de liberté quant au contenu de votre carte. Profitez-en pour donner plus d’informations à vos lecteurs. Vous offrirez ainsi une vision encore plus immersive de votre monde.

Attention toutefois, à ne pas noyer votre carte de données, simplement parce que “vous avez de la place”. Les cartes intégrées dans les livres sont traditionnellement plus “légères” qu’une carte indépendante.

Votre carte doit être harmonieuse et équilibrée en fonction du format d’impression.

Astuce n°2 : Choisissez l’orientation la plus pertinente

La plupart des cartes sont présentées de manière horizontale, avec une orientation paysage plutôt qu’en mode portrait.

Ce choix dépend de votre travail et du résultat final de votre carte. Toutefois, il est une chose qui demeure : l’orientation d’un livre. Tous les livres, à quelques exceptions, sont en format vertical, dit portrait. Si votre monde se présente en paysage, alors comment faire ?

Et bien, 2 choix s’offrent à vous : 

  1. Tourner votre carte de sorte à ce qu’il faille tourner le livre pour pouvoir la lire 

Ce n’est pas le plus pratique, mais cela est tout à fait possible. Pour un format poche, cela vous permettra de gagner en place sur une page seule.

La carte des Six Duchés de l’Assassin Royal au format poche est un très bon exemple.
  1. Faire chevaucher votre carte sur une double page

Vous évitez ainsi à vos lecteurs un torticolis et gagnez en taille. Votre carte sera plus imposante et plus facile à lire. Attention toutefois, car le milieu de la carte sera coupé et laissera donc forcément un “no man’s land”. Cela altère la fluidité de lecture.

Le monde du Trône de Fer exposé à la toute fin du tome 1 (format poche) et qui plus est sur 2 pages distinctes.

Au final, le choix vous appartient et chaque solution a ses avantages et ses inconvénients.

Si, au contraire, votre monde, et donc votre carte, se présente dans une orientation verticale, tout devient plus simple. Votre carte pourra facilement s’intégrer sur une page portrait sans entacher ni le sens de lecture, ni altérer son format d’origine.

Notez qu’il reste malgré tout possible de basculer votre carte verticale à l’horizontale si vous voulez la voir prendre une double page entière. Cela reste votre décision !

Astuce n°3 : L’emplacement juste

L’emplacement que vous allez déterminer pour votre carte est une décision purement stratégique. En général, elle peut être insérée au début ou à la fin du livre, selon vos préférences et l’importance de la carte pour la compréhension de l’histoire.

Placer la carte au début permet aux lecteurs de découvrir votre univers avant de se plonger dans l’intrigue, offrant une première immersion visuelle. Cela peut créer de l’anticipation et stimuler la curiosité. Cependant, cela peut aussi révéler certains éléments de votre intrigue trop tôt, alors gardez cela à l’esprit.

La Terre du Milieu au début de l’intégrale du Seigneur des Anneaux. Notez toutefois que cette édition nous offre une carte parfaitement illisible, le texte étant bien trop petit pour une lecture optimale.

À l’inverse, placer la carte à la fin peut donner une touche finale à l’expérience de lecture, permettant aux lecteurs de réfléchir sur les lieux visités par les personnages. Cela peut également éviter de spoiler des éléments clés de l’histoire.

Certains auteurs optent également pour une intégration de la carte à des moments clés de l’histoire, pour aider les lecteurs à suivre les déplacements des personnages. Cela peut être particulièrement utile si les voyages sont au cœur de votre intrigue.

Le choix dépend donc de l’impact que vous souhaitez créer et de la manière dont vous préférez guider vos lecteurs à travers votre monde.

Astuce n°4 : Légende ou pas légende ?

Vous pouvez également choisir d’intégrer une légende à votre carte. Mais comme dit dans l’astuce 1, votre carte sera une version allégée de la carte complète (réalisée en amont). 

Les détails seront donc moindres. Et si vous comptez mettre une légende pour dire que les points noirs sont les villes, les arbres des forêts et les lignes pointillées des routes… Bon. Autant ne pas en mettre !

Oui, une légende est importante sur une carte. Mais sur le format livre, avec une version épurée, son utilité sera fortement réduite et viendra en plus empiéter sur l’espace disponible.

Autant conserver cet espace pour votre carte proprement dite. Non ?

Astuce n°5 : Soyez clair !

Si vous décidez d’intégrer une carte dans votre roman, la clarté visuelle doit être une priorité.

Il est essentiel de veiller à ce que les polices, les symboles et tous les éléments de la carte soient bien contrastés et faciles à lire. Cela évitera la confusion à sa consultation.

D’abord, oubliez les couleurs. La quasi-majorité des romans sont imprimés en noir et blanc, votre carte y compris. Jouez donc sur le contraste des noirs afin que l’ensemble ne ressemble pas à du gribouillage. Jouez sur l’épaisseur et la force des traits.

Le choix de la police d’écriture est également important. Optez pour une police lisible, de préférence sans empattement, pour que les noms de lieux, de régions ou de pays soient parfaitement visibles. La taille de la police doit aussi être adaptée à la taille de la carte (et donc en lien avec le format du livre !) pour une lecture optimale. N’hésitez pas à faire des tests.

Si les deux polices sont parfaitement lisibles en taille 90, seule la seconde le reste en taille 10.

Astuce n°6 : Tout doit être raccord !

Bon, normalement si vous avez bien travaillé, ce point ne devrait pas être un problème, mais je le rappelle au cas où. 

L’harmonie entre votre carte et les descriptions fournies dans votre récit est essentielle pour maintenir la crédibilité et l’immersion de votre histoire. Les lieux clés de votre histoire doivent correspondre de manière précise à ceux indiqués sur la carte.

Lorsque les lecteurs consultent la carte, ils s’attendent à ce que les lieux qu’ils découvrent dans votre livre correspondent à ce qu’ils voient. La cohérence renforce la crédibilité de votre monde fantasy et permet aux lecteurs de se repérer plus facilement.

Veillez à ce que les distances et les emplacements concordent avec les détails que vous décrivez. Cela garantit une expérience de lecture sans accrocs pour vos lecteurs. Ils pourront ainsi explorer votre monde sans crainte.

Astuce n°7 : Plus de pixels !

Lorsque vous élaborez votre carte, la qualité de l’image est cruciale.

Vous devez vous assurer que votre carte soit réalisée avec un niveau de détails élevé et en haute résolution (300 dpi minimum !) pour garantir sa netteté lors de l’impression.

Et cela, que la carte soit imprimée en petit ou grand format.

Une carte bien réalisée avec un souci du détail et une résolution adéquate est un atout indéniable pour votre roman, facilitant l’exploration de votre monde.

Astuce n°8 : Ne visez pas à côté

Là aussi, cela va sembler logique mais, ne tombez pas à côté.

La carte que vous allez intégrer à votre livre doit servir l’histoire, l’appuyer. Si elle se déroule dans un pays A, ne montrez pas une carte où seul le pays B est visible. 

De même, il n’est peut-être pas pertinent d’intégrer une carte d’un monde si celui-ci est très vaste et qu’en plus de ça, votre histoire ne se déroule que dans une petite partie de ce monde.

Si votre histoire se confine à la zone entourée, est-ce indispensable de dessiner le monde dans sa globalité ?

Vous gagnerez en clarté et lisibilité si vous optez pour une carte plus micro, davantage centrée vers la région où se déroule votre intrigue.

Astuce n°9 : Faites évoluer votre carte en même temps que votre récit

Une autre chose que vous pourriez tenter avec votre carte.

La rendre évolutive. Au fur et à mesure des chapitres (ou des tomes), vous pourriez vous amuser à ajouter la progression des protagonistes si cela est opportun et pertinent avec l’histoire.

Un lieu autrefois paisible peut se transformer en champ de ruines après le déroulement d’une bataille.

En plus de permettre aux lecteurs de suivre plus précisément leur avancée, cela rendra votre carte beaucoup plus interactive. Votre public sera captivé et pourra les encourager à suivre vos cartes avec plus d’intérêt.

Vous créez ainsi un élément supplémentaire de suspense à votre récit, en invitant le lectorat à anticiper les futures destinations de vos héros.

Astuce n°10 : Déléguez

Car oui, on peut être un ou une adepte des cartes mais ne pas franchement savoir comment en créer une de qualité. Si vous écrivez, vous n’êtes pas forcément en mesure de dessiner vous-même votre carte. Soit par manque de temps, soit par manque de motivation ou tout simplement parce que vous ne vous en sentez pas capable.

Ce n’est pas grave. C’est même bien mieux d’être lucide, de se dire “c’est ok”.

Partant de ce constat, il ne vous reste plus qu’à trouver un ou une artiste capable de créer la carte de votre monde fantasy à votre place. Le web regorge d’artistes plus talentueux les uns que les autres.

Et si vous avez besoin d’en discuter, n’hésitez pas à me contacter par mail. Je vous répondrai avec plaisir.

Astuce n°11 : Oubliez cette maudite carte

Vous me connaissez. Vous savez quel site vous vous trouvez.

Si je vous dis qu’une carte ne sert à rien, vous n’allez pas me croire.

Pourtant, je vais vous dire une chose.

Vous n’êtes pas obligé d’intégrer votre carte dans votre futur livre.

Plusieurs arguments : 

  • Cela ne va pas intéresser tout le monde parmi vos lecteurs (certains ne regardent jamais les cartes ou considèrent que s’il y a besoin d’une carte pour se repérer, c’est qu’il y a un souci…)
  • Ajouter une carte demande une certaine rigueur : il suffit de regarder cet article et tout ce que je vous préconise
  • Certaines personnes n’apprécient pas de devoir revenir au début ou à la fin du livre pour consulter la carte, ils sont pris dans votre histoire et cela peut les en “sortir”
  • La carte n’est pas obligée d’être “liée” au livre

Ce dernier point va me permettre d’approfondir la question.

Si l’intégrer dans l’ouvrage lui-même peut sembler intéressant, dessiner votre carte complète à part peut être tout aussi pertinent. Vous pouvez tout à fait proposer votre carte en tant que tel en plus de votre roman.

Un beau papier. Un grand format. Tous les détails que vous auriez dû retirer sur la petite page de votre livre vont pouvoir trouver leur place. Pourquoi pas de la couleur également.

Bref, vous gagnez en liberté créative et cela laisse votre récit autonome. La carte seulement fournie aux intéressés.

Astuce Bonus : Laissez libre cours à votre imagination

Si vous êtes encore là, c’est que le sujet vous branche sérieusement. Alors voici une idée saugrenue qui m’est venue durant la rédaction de cet article.

Si vous êtes motivé pour intégrer une carte dans votre livre, alors pourquoi ne pas en intégrer plusieurs ?

Cela ne conviendra pas à tout le monde, ni à toutes les histoires. Mais si votre récit se déroule dans un univers fantasy avec des intrigues politiques à la Game of Thrones, vous pourriez faire une seconde carte plus axée géopolitique en vous limitant aux frontières, aux pays alliés/ennemis, aux lignes de front si conflit il y a ou encore aux différentes factions avec leur héraldique.

Si votre récit a un côté très orienté “nature”, avec un bestiaire riche, une carte axée faune et flore pourrait apporter un gros plus à votre univers. Une carte des langues parlées. Une carte des climats.

L’utilisation de cartes thématiques peut être particulièrement utile si votre roman fantasy présente un monde complexe avec divers éléments à explorer.

Mais c’est à vous de décider ! Et si vous voulez un peu d’inspiration, voici une longue vidéo timelapse de la création d’une carte fantasy faite par votre cartographe favori :

La balle est dans votre camp !

Après avoir exploré ces astuces, vous allez pouvoir intégrer une carte pour votre roman fantasy avec plus de facilité. 

Elle ajoutera de la profondeur et de l’immersion à votre univers tout en restant un élément pratique pour les lecteurs.

Maintenant, c’est à vous de jouer. Relisez chaque astuce, pensez à ce qui vous manque. Testez, essayez encore, recommencez.

Votre carte est une porte vers le monde que vous avez créé. Mais c’est à vous d’en donner la clef à votre lectorat.

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Denis Vergnaud


Une carte ne se dessine pas toute seule, Denis doit être en train de se perfectionner dans l'art de la cartographie fantasy.
De quoi vous aider dans vos projets de cartes d'univers fantasy pour vos romans ou vos jeux de rôles.

  • Bonjour Denis,

    Merci pour ce bon article tant sur la forme que sur le fond.

    Dans les livres « à carte », il y a aussi une autre manière de faire. Une sorte de mix. Citons deux cycles de David Eddings : La Belgariade (5 livres) et la Mallorée (5 livres aussi, ho ben ça alors). Les deux se passent sur le même univers. Chaque cycle se déroule sur l’un des deux continents composant son monde.

    L’auteur propose une carte « simple » du continent où se passe l’histoire (un long périple avec des aller-retours dans plein de pays/régions pour sauver le monde) au début de chaque livre. Elle est en double page, type portrait avec no man’s land blanc ;).

    Et il découpe ensuite, chaque livre en plusieurs parties, grosso modo une par région explorée, avec en début de partie une carte plus détaillée, « zoomée » sur la zone concernée.

    Bonne soirée.

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