Le 26/04/2022

Comment remplir les espaces vides sur votre carte fantasy ?

Je me souviens de tous ces projets que j’ai pu avoir depuis la première carte que j’ai dessinée.

La plupart du temps, j’avais tendance à attaquer ma carte et à ne jamais savoir m’arrêter. Une forêt supplémentaire ici. Encore quelques collines par là. Allez, ajoutons un volcan encore dans ce coin et puis bon, il faut quand même intégrer l’antre d’un dragon !

La surcharge sur une carte n’est jamais une bonne chose. Mais à l’inverse, avoir trop peu d’éléments sur votre feuille risque de donner un résultat bien pauvre.

Or, une question revient souvent et peut paraître insoluble en apparence lorsque l’on souhaite boucler sa carte. Comment faire pour remplir les espaces vides de ma carte ?

Si la surcharger avec une myriade d’éléments uniques qui ne feront que complexifier et inonder votre monde, il est préférable “d’habiller” au mieux la carte pour qu’elle ne ressemble pas à un continent vide où rien ne vit et où seules vos trois villes, deux forêts et une grosse montagne trônent dans un coin.

Donner vie à votre monde

Pour vous aider à combler ces vides, ces espaces blancs sur votre feuille, vous devez déjà vous convaincre que ce monde est vivant. Qu’il n’existe pas simplement pour jouer le bouche-trou ou pour faire “bien” dans un livre. 

Et si vous dessinez une carte juste “parce qu’il en faut forcément une”, arrêtez-vous un moment. Réfléchissez à votre projet. Si la carte vous semble inutile, pas la peine d’aller plus loin. Mais si cela vous paraît indiscutable, alors comprenez qu’un monde qui vit, que la nature qui grandit a horreur du vide.

De ce constat, vous allez réaliser qu’il n’y a jamais vraiment d’espaces “blancs” sur votre carte et qu’il ne s’agit en réalité que de régions qui ne demandent qu’à être dévoilées.

Que dois-je dessiner dans ces espaces vides ?

Concrètement, si vous en êtes à cette étape. Si vous en êtes à vous poser la question de quoi rajouter pour combler les trous. Alors votre carte doit déjà être bien avancée et tout ce que vous voulez y voir figurer a déjà été dessiné.

Vous n’allez donc pas combler ces espaces avec des éléments prépondérants dans votre monde ou indispensables à votre histoire. Ce seront des petites choses qui vont donner un subtil supplément d’âme à votre carte.

Entre ces deux régions, il n’y a “rien” ? Juste des plaines ? Et bien, dessinez donc ces plaines. Représentez-les par quelques touffes d’herbes. Ce n’est pas grand chose mais cela remplira l’espace tout en montrant de façon claire ce qui s’y trouve.

De même, pourquoi ne pas représenter les routes principales reliant les cités entre elles ? 

Vous avez dessiné vos montagnes et vos pics vertigineux. Très bien. Mais je suis prêt à parier qu’ailleurs, il doit bien exister quelques collines herbeuses ou des plateaux discrets. En contrebas des plus grandes chaînes de montagnes, les reliefs s’élèvent petit à petit.

Pourquoi ne pas fièrement représenter vos marécages ? S’ils ne sont pas forcément très étendus dans la réalité, rien ne vous empêche de les agrandir sur votre carte pour donner plus de vie (et de visibilité) à cette zone.

Comme pour les reliefs, les arbres ne vivent pas uniquement en troupeaux. Les forêts, les bois, c’est bien. Mais en vous baladant à la campagne, vous remarquerez que des arbres solitaires parsèment nos beaux pays. Ajoutez-en ici et là.

Il n’y a pas que les montagnes dans la vie. Il y a aussi des cratères d’astéroïdes, des falaises, des canyons, des crevasses… Pensez-y !

Pause.

On fait une halte et on récapitule déjà tout ce que l’on a cité.

Vous pouvez dessiner :

  • les plaines herbeuses
  • les routes principales (et secondaires)
  • les reliefs mineurs (collines)
  • les marais (en grossissant le trait)
  • les arbres solitaires
  • les falaises, cratères, crevasses, …

Avec ça, vous avez déjà de quoi faire. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

Next.

Donner de la personnalité et de la profondeur à votre monde (et à votre carte)

Les alentours de la capitale de votre royaume sont recouverts de terres agricoles ? Alors dessinez des champs. Pas la peine de tout recouvrir mais parsemez-en.

Certaines de vos routes doivent forcément traverser des rivières ou des fleuves. Pour donner plus de vie et une pincée de détails, représentez les ponts qui enjambent les cours d’eau.

Un peuple d’autochtones (type inuits, amérindiens, …) vit reculé dans un coin du continent ? Symbolisez leur emplacement par quelques habitations.

Il y a des ruines par ici ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire… 

Un vaste désert qui rendrait jaloux le Sahara recouvre la moitié du pays ? Tracez des dunes, des barcanes, des palmiers, des cactus.

On pense souvent aux espaces vides sur les terres mais il ne faut pas oublier les mers et océans. Pourquoi ne pas les habiller avec quelques créatures marines ? En adaptant le genre à votre propre univers bien sûr. Et s’il n’y a pas de kraken ou autre léviathan, des navires peuvent faire l’affaire.

On récapitule. Vous avez également la possibilité de dessiner sur votre carte : 

  • les champs de cultures
  • les dunes et barcanes de déserts
  • les habitations d’autochtones
  • les ruines de place-fortes
  • les créatures marines (et/ou des navires)
  • les ponts

Le champ des possibles est aussi vaste que votre imagination

Je sais que l’on a souvent peur de trop en mettre. Mais une carte vide, trop légère en détails peut la conduire à perdre son essence. Son objectif initial. Celui d’informer.

Ajouter quelques brins d’herbe, des dunes ou bien encore des monstres marins ne donnera clairement pas beaucoup d’information réelle, concrète. C’est vrai. 

En revanche, tous ces petits détails ajoutés à la représentation de votre monde lui donneront un style unique. Cette petite chose en plus qu’aucune autre carte n’aura. Une personnalité (si je puis dire) qui incitera le lecteur/joueur/spectateur à s’y intéresser davantage.

Ils auront envie de repérer tous les détails de votre carte. Et vous aurez atteint votre but. Celui d’emmener le public avec vous dans votre monde imaginaire.

C’est là le pouvoir des cartes.

Alors offrez-le à la vôtre.

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Denis Vergnaud


Une carte ne se dessine pas toute seule, Denis doit être en train de se perfectionner dans l'art de la cartographie fantasy.
De quoi vous aider dans vos projets de cartes d'univers fantasy pour vos romans ou vos jeux de rôles.

  • Merci !! Très utile , je faisais quelques cartes étant jeune et on a beau dire qu’on a de l’imagination, mais on oubli quantité de chose que vous rappelez ici . super !

  • Merci beaucoup pour tous ces conseils ! Il y a quelques éléments auxquels je n’aurais jamais pensé seule. De plus, vos illustrations pour les figurés correspondants sont très inspirants ! J’ai enfin compris comment faire une jolie falaise grâce à cela ^^

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